Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Décidément, l'émission de Anny Duperey sur sa région d'adoption a marqué les esprits. Elle se promenait à Masgot mais aussi à Moutier d'Ahun, village éloigné du précédent de quelques kilomètres seulement. Elle en parlait avec emphase et les images étaient belles. Elles ont séduit les téléspectateurs mais aussi les producteurs de l'émission "Le village préféré des français" en 2015.
Cest la production de l'émission qui a proposé au maire du village de participer à l'émission. Devinez l'émotion et l'inquiétude des administrés qui ont du préparer leur village en un mois à peine pour le présenter sous son meilleur jour . Nettoyer, fleurir, embellir, la tâche était complète.
Le village n'a pas gagné mais il a été classé, à une 10 ème place honorable par les internautes/téléspectateurs.
Gagnant ou pas, une promenade dans ce petit village est agréable. On y retrouve l'ambiance feutrée du film " Tous les matins du monde" , le film aux trois Oscars qu'Alain Corneau a réalisé en 1991 dans le village et le monastère. On entendrait presque Marin Marais jouer de la viole de gambe en se promenant dans les jardins du monastère. Le silence est là, enveloppant, rassurant, confortable.
La balade commence près du pont roman qui enjambe la Creuse. Il présente une construction massive, typique du Limousin, pour résister aux crues tumultueuses de la Creuse
Le monastère, construit en 997 a été occupé par les Bénédictins jusqu'à la révolution.
C'est lui qui a donné son nom au village (moustier est l'ancienne dénomination de monastère en vieux français). Il a été détruit une première fois pendant la Guerre de Cent ans puis une seconde fois au XVIème. L'abbaye fut alors pillée et abandonnée pendant plusieurs siècles.
Elle devint finalement l'église du village mais conserve de magnifiques jardins.
Le porche de l'entrée a perdu ses statures mais il est néanmoins fort bien conservé. Dans la nef disparue, on a planté des tilleuls aux emplacements supposés des anciens piliers.
Une borne "leugaire" témoigne de l'ancienne mesure de distance, la lieue gauloise (environ 2,2km)
L'église a un beau choeur roman mais ce sont ses sculptures sur bois qui sont remarquables.
C'est un sculpteur local, Simon Bauer, qui les a réalisées à partir de 1673 . Le lutrin en chêne et les 26 stalles forment un ensemble curieux, peuplé d'animaux et de personnages étranges, inhabituels dans une église.
De nombreuses maisons du village arborent sur leur façade des pierres se l'église, récupérées à différentes pérodes.
Non loin de la rivière un pressoir à huile est encore en bon état. Il provient d'un village voisin et bénéficie maintenant d'une belle mise en valeur.
On y broyait les noix et noisettes pour des huiles de cuisine mais aussi les graines de moutarde, de colza ou de navette qui produisaient des huiles utilisées pour l'éclairage. Les lampes à huile sont restées longtemps le principal moyen d'éclairage des maisons.
Et si vous voulez poursuivre votre découverte de la Creuse, un joli blog parcourt les villes et villages avec beaucoup d'intérêt. http://marchoucreuse23.canalblog.com/tag/Ahun
Musique du film Tous les matins du monde