Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
J'ai la chance de passer plusieurs semaines chaque année en pays catalan. Notre point de chute est dans le Vallespir à deux pas de la frontière espagnole. J'en connais tous les petits villages, toutes les petites routes, les fleurs de printemps, le vent, les nuages et le soleil qui réchauffe.
Sur le flanc est du Canigou, la petite route qui traverse Corsavy (un clic ICI) (ou là) pour monter à la tour de Batère (clic ICI) bifurque à la sortie du village pour redescendre dans la vallée du Tech par une petite route qui se faufile dans la forêt à flanc de montagne et arrive au petit village de Montferrer.
Ce petit village qui ne compte plus que deux cents habitants est pourtant implanté ici depuis des millénaires.
Montferrer vient de "Mons Ferratus" qui signifie Mont de Fer, ce qui est en lien, bien sûr, avec le fer qui se cache dans les entrailles du Canigou et qui a été exploité jusqu'au siècle dernier. L'église et les maisons du village ont étrangement porté pendant longtemps et portent encore un autre nom : Mollet.
Au coeur du village l'église Sainte Marie est entourée de son cimetière.
Le portail qui s'ouvre sur le côté de l'église est élégamment entouré de deux colonnes de marbre
Un beau retable doré anime la nef.
Adossée au mur du cimetière, la fontaine est dédiée à Saint-Luc
Ce domaine appartenait à la famille Banuyls de Montferrer. En 1675 Louis XIV érige ces terres en marquisat mais le descendant de l'époque, Charles 1er de banyuls de Monfferrer est en fuite car il a pris la tête de "la conspiration de Villefranche" qui milite pour l'autonomie de la catalogne contre la France. Les aspirations d'indépendance de la catalogne ne datent pas d'hier... Les biens et les terres sont déchus de leur titre mais le marquisat est cependant maintenu. Le marquisat est donc devenu un marquisat sans terre ce qui, à l'époque était inconcevable car un marquisat qui était un chef militaire n'était attribué qu'à un territoire frontière ( une marche) et au propriétaire de trois comtés au moins.
A 800 mètres d'altitude, c'est un village de montagne qui a réussi à maintenir des exploitations d'élevage et un beau cheptel mais dont les chênaies recèlent un trésor, la truffe que les gens du coin verraient bien concurrencer la truffe du Périgord. Je connais un chien adorable, Osiris qui va pouvoir s'en donner à coeur joie dans les sous-bois pour découvrir ces petites merveilles.
Et en contre-bas, la plaine du Roussillon avec, tout au fond, la mer, qui ce jour là se perdait dans un océan de nuages
Merci de m'avoir accompagnée jusqu'ici sur les flancs du Canigou.
Passez une belle journée, ici ou là!