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Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore

L'Abbaye Saint-Martin du Canigou

Dans le précédent billet, j'avais fait un peu de "teasing" et vous avais laissés à l'entrée de l'abbaye à l'ombre des chataîgniers (clic ICI). L'heure de la visite s'annonçant, nous sommes une dizaine de visiteurs (dont des australiens) à être accueillis par un membre de la communauté des Béatitudes qui nous accompagnera  dans la découverte des lieux.

Le cloître

On pénètre d'abord dans le cloître qui procure de belles vues sur la tour porte. Le cloître   comprenait initialement deux étages et était, bien entendu, fermé sur les quatre côtés pour garantir la quiétude et la concentration des moines bénédictions qui l'occupaient. Un séisme au XVème siècle et une destruction lors de la Terreur puis un long abandon ont considérablement changé l'aspect de l'abbaye tant pour le cloître que pour les bâtiments monastiques.

Pillée par les habitants de la vallée qui se sont largement servis des pierres et marbres comme matériaux de construction, l'abbaye ne sera rénovée, peu à peu, par la communauté des Béatitudes qu'à partir du XXème siècle. L'aile manquante sera ainsi reconstruite, de manière très libre, mais en réemployant quelques éléments sculptés trouvés sur place.  

Cette galerie utilise quelques rares chapiteaux qui ont retrouvé leur fonction en soutien des arcades qui ouvrent désormais sur le ravin et procurent une vue magnifique sur la montagne.

Ces colonnes de marbres locaux, blancs ou roses, supportent des chapiteaux décorés, datant du XIIème siècle. On y trouve aussi bien des représentations de feuillages, d'animaux que de personnages divers dans des attitudes évocatrices. 

Un petit jardin des simples profite d'une situation ensoleillée en surplomb du ravin et diffuse des senteurs variées.

 

 

En se dirigeant vers l'église, on repère mieux l'emplacement des deux étages du cloître. L'étage inférieur s'organise autour de voûtes de plein cintre. L'étage supérieur était, lui,  couvert par un toit de type appentis.

Quelques détails.....

L'Abbaye Saint-Martin du Canigou
L'Abbaye Saint-Martin du CanigouL'Abbaye Saint-Martin du Canigou
L'Abbaye Saint-Martin du Canigou
L'église inférieure Sainte Marie

Nous poursuivons la visite de l'abbaye  par l'église inférieure. Construite dès 1009, elle est en grande partie souterraine.  Trois nefs  alignent des colonnes  porteuses. certaines d'entre elles ont été encastrées dans des piliers plus solides lorsque l'église supérieure fût construite une décennie plus tard. L'ensemble, bien que d'une hauteur de trois mètres seulement, est harmonieux.

Consacrée à Marie, l'église sera consacrée dès 1009 par l'évêque d'Elne.

Un détail de pilier encastré

 

L'Abbaye Saint-Martin du Canigou
L'Abbaye Saint-Martin du Canigou
L'église supérieure Saint Martin

Les photos à l'intérieur de l'église supérieure dédiée à Saint Martin étant interdites pour respecter la quiétude des personnes en prière, c'est sur Internet que j'en ai, avec peine, trouvé une. D'art roman primitif, les voûtes reposent sur d'étonnantes colonnes circulaires. 

Elle est également construite avec trois nefs. Des messes y sont régulièrement célébrées et ouvertes à tous. Les chapiteaux sculptés d'arabesques sont particulièrement intéressants car on en rencontre désormais rarement datant de cette époque.

 

Cet endroit très particulier nous ramène à la construction de l'abbaye.  Qu'a bien pû inciter à la construction d'une abbaye dans un endroit si isolé et tellement difficile d'accès?

C'est en 1005 que Guifred II Cabreta, comte de Conflent et de Cerdagne formula le voeu d'élever sur ses terres une abbaye qui fonctionnerait selon la règle de Saint Benoît. Pour cela il fit plusieurs dons de terres lui appartenant et de sommes d'argent pour en assurer la construction. 

Un abbaye se doit, à l'époque, de posséder des reliques mais comment faire pour en obtenir? C'est simple, on en vole. Cela se fera à Toulouse et ce seront celles de Gaudérique. La ferveur sera grande et ... les dons aussi. Cela mettra un temps l'abbaye à l'abri du besoin. Un quatrième chapelle sera construite dans l'abside.

 

Pieux, il se fera moine et vint vivre à l'abbaye. Il entreprit d'y creuser sa tombe dans le rocher ainsi que celle de sa femme. ce sont ces tombes, une grande et un petite, qui sont protégées sous cet appentis.

L'abbaye connût des périodes difficiles. Les revenus des moines qui devaient cultiver de maigres terres en vallée sont très insuffisants pour entretenir voire reconstruire ce qui a été détruit par le tremblement de terre de 1428.  Puis sécularisée sous Louis  XVI, elle fût pillée sous la Terreur et abandonnée. Il fallut attendre le XXème siècle pour que l'évêque de Perpignan en décide la reconstruction.

Le clocher porte attenant à l'église porte un couronne crénelée typiquement régionale datant de sa reconstruction après le séisme qui a ébranlé toute la catalogne.

 

Avant de quitter les lieux, il nous est conseiller d'emprunter un petit chemin escarpé. En une dizaine de minutes , on atteint un promontoire rocheux. Ce dernier petit effort est largement récompensé par une vue surplombante à couper le souffle.

Chacun ici, randonneur ou visiteur, choisit le meilleur angle pour la meilleure photo, hésite puis recommence tant cette vue est splendide.

Il va pourtant falloir qui ce très bel endroit, parce que... il faut bien redescendre et cela va prendre  trois quarts d'heure même si cela est bien moins pénible qu'à la montée .

 

En comparant  ces deux représentations, on mesure l'ampleur des travaux de conservation de l'édifice. 

 

Les pélérinages étaient importants comme le montre cette carte postale. Celui de la Saint Martin, en novembre a toujours lieu.

Ce qui est marquant c'est la végétation qui, absente il y a un siècle, a laissé place à une forêt de chataigniers.

 

Lors de la descente, nous remarquons un canal d'irrigation étroit et pentu qui conduit l'eau fraîche des pentes du Canigou vers les terres cultivées du village de Casteil. Nous le retrouverons dans le village de Casteil où il arrose les jardins par un système aussi efficace que rustique de.....

Je vous avais prévenus, cet endroit est magnifique. Si vous passez en Conflent, ne manquez pas ce petit effort et si la visite de l'abbaye ne vous inspire pas, montez directement jusqu'au promontoire reprendre votre souffle puis vous redescendrez par l'un des petits chemins qui descendent vers Casteil comme, par exemple celui qui longe le petit canal rafraichîssant.

 

 Merci de votre visite

Passez une belle journée ici ou là

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N
Un magnifique partage et récit qui nous ont mené vers cette splendeur. Que cet endroit est sublime. Je n'avais pu, à l'époque, monter jusqu'à ce lieu et j'en avais été bien déçue. J'espère, un jour, l'atteindre. Tes photos nous y poussent. Gros bisous et délicieuse journée et week-end
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T
Il suffit de prendre son temps et de ne pas choisir un jour de canicule! C'est un endroit magnifique que tu apprécierais, je suis sûre.<br /> Il fait gris et triste ici. Gros bisous à toi et bon dimanche