10 - Uçhisar et la vallée des pigeons

Laissons la neige derrière nos fenêtres et partons rêver au soleil. Reprenons notre voyage en Caapadoce et profitons d'un arrêt à Uçhisar pour savourer un café turc dans un environnement sur-réaliste, romantique, hors du temps. Je ne sais quel qualificatif donner à cet endroit. Disons exceptionnel.

Uçhisar est une forteresse naturelle née de l'érosion du plateau anatolien. Elle vient, comme celle de Göreme, fermer une des  longues failles  que l'on a observé lors de notre vol en montgolfière.

Ce sont les hittites vers 1500 avant JC qui ont commencé à y creuser des abris. Depuis ce rocher n'a cessé d'abriter des populations souvent persécutées. Ce seront d'abord les chrétiens persécutés par les Romains puis les Byzantins persécutés par les Turcs.

Cette immense tour est organisée sur 24 étages. Des labyrinthes relient des églises, des monastères, des réfectoires, des appartements ou des entrepôts.

Certaines cavités sont encore habitées.

Le temps a fortement délabré les lieux et peu à peu les habitants les ont délaissés pour des habitations plus confortables.  La nouvelle ville s'insère entre les cones encore habités et les cheminées des fées. Leur modernité se repère à leurs toits plats. Le mont Argée, enneigé, culmine à près de 4000 mètres.

En contre-bas, la vallée des pigeons nous donne le sentiment d'être transporté dans un passé éloigné.

Dans les falaises qui délimitent la vallée, des pigeonniers rupestres ont été creusés par les villageois et aménagés pour que de très nombreux pigeons puissent y vivre et s'y reproduire. Leurs ouvertures sont souvent décorées de sculptures ou de dessins.

Mais ces milliers de pigeons n'étaient pas consommés comme on le faisait dans nos contrées.

Tout comme l'araignée, le pigeon est un animal sacré. Selon la tradition, Mahomet aurait échappé à ses poursuivants en se cachant dans une grotte dont l'entrée était recouverte d'une toile d'araignée et où, il découvrait, à l'intérieur, un pigeon dans son nid. Personne ne l'a cherché dans cette grotte. Qui aurait pu penser qu'on ait pu y pénétrer sans déchirer la toile d'araignée si fragile et sans, en plus, ne pas effrayer le pigeon.

S'ils ne sont pas élevés pour leur chair, pourquoi y en a-t-il toujours autant? Eh bien pour leur fientes, le guano qui est un puissant fertilisant récolté chaque année et épandu pour enrichir les terres de la vallée.   

Revenons vers la forteresse. Chaque cavité  que l'on remarque dans les cônes ont été creusés par la main de l'homme. Quelques unes sont encore habitées, et parfois même transformées en habitations ou en hôtels de luxe avec tout le confort moderne. J'ai été très étonnée d'apprendre que le prix d'achat de ces habitations n'arrête pas de grimper pour atteindre des sommets. Il est actuellement très chic d'avoir une maison de vacances en Cappadoce ou même de venir y vivre 

Il faut bien reconnaître qu'embrasser ce paysage au saut du lit a quelque chose de magique.

Pour nous ce ne sera qu'une très, mais alors très agréable pause . Le temps de siroter un raki  ou, pour moi, un café, turc bien sûr, mais accompagné d'un amaretto.

Nous aurions bien aimer prolonger ce moment délicieux mais il y avait encore beaucoup à découvrir dans les ruelles  du village comme ces femmes qui crochètent ces châles aériens qu'elles vendront, ou pas, aux touristes

ou cette improbable charrette chargée d'un bric à brac hétéroclite mais délicatement ornée de peintures délicates.

Il est temps de rejoindre notre bel hôtel à Avanos. On va faire un saut de quelques millénaires en vingt kilomètres. Mais demain nous irons vers d'autres découvertes.

Merci de vos passages par ici. Profitez du temps qui passe et passez de belles journées.

mise à jour février 2018

Et si vous avez envie de poursuivre la visite de la Cappadoce,

un clic ICI   

vous permet d’accéder directement à la vingtaine d'articles. 

Merci de toutes vos visites