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Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore

Les Montagnettes, des hameaux d'estive au pied des alpages

Nous traversons souvent le Planay, un village accroché au flanc de la montagne, dominant le torrent d'un côté et dominé pas ses hameaux montagnards de l'autre. Ils ont pour nom Chambéranger, Gros Murger, La Rochette, Pelapoet et   pour le plus haut d'entre eux,Plan Fournier.

C'est à Plan Fournier que nous avons envie de prendre un peu de hauteur pour plonger quelques années en arrière et nous souvenir de la vie des habitants de ces montagnes si intimement liée à la nature. 

Il faut emprunter une petite route qui grimpe à flanc de coteau pour devenir peu à peu un chemin de terre et enfin un sentier qui serpente à flanc de montagne en direction du refuge du Grand Bec.

Nous nous arrêtons au dessus des dernières fermes pour respirer les odeurs de prairies, écouter les clarines des vaches tarines, laisser notre regard vagabonder sur les cimes des montagnes et nous laisser charmer par une sauterelle toute verte

et quelques fleurs graciles.

De notre position la vue s'étend largement, du Mont Jovet, qui domine la Plagne à droite, à l'aiguille du Fruit qui surplombe Courchevel à gauche, 

Nous dépassons le dernier hameau des montagnettes. Mais plus haut, qu'y a-t-il?

Il y a le les alpages d'été et les prairies de fauche. Dans le passé, la haute montagne n'a guère intéressé les montagnards. Ce n'est qu'à la toute fin du XIXème siècle qu'ils commencent à s'intéresser à la grimpe ou aux sports d'hiver. Et dans cette vallée, comme à Chamonix, ils ont été précurseurs dans ce qui deviendra l'alpinisme.

Mais leur vie de tous les jours était toute entière vouée à leur survie, trouver de quoi vivre, toute l'année. C'était leur bétail qui assurerait leur subsistance. Et ce bétail, il fallait le nourrir, bien le nourrir, été comme hiver. Il fallait donc trouver de l'herbe, beaucoup d'herbe.

C'est toujours sur le versant Sud, le plus ensoleillé, que les prairies sont les plus grasses. Mais encore faut-il pouvoir couper cette herbe généreuse et odorante et surtout la conserver tout l'hiver.

Les montagnettes ont joué un rôle primordial dans cette récolte en permettant aux bêtes et aux familles d'être au plus près des alpages pendant la belle saison.

Le moindre arpent de terre cultivable  est cultivé. La moindre herbe accessible est coupée, parfois  dans des conditions extrêmes. C'était le cas sur les pentes ardues qui vont de la pointe de la Vuzelle à la pointe Villeneuve sur lesquelles il fallait mettre un genou à terre pour ne pas perdre l'équilibre..

Pendant toute la belle saison, les journées sont toutes entières consacrées au fauchage et descendre le foin jusqu'aux fermes serait perdre un temps précieux. Les belles journées ne sont pas si nombreuses à cette altitude.  Alors, comme toujours en montagne il faut être inventif. On choisit donc de stocker le foin au sec dans les granges d'altitude  et on attend patiemment que la neige ait fourni un matelas bien glissant pour que les luges lourdement chargées dévalent les pentes sans peine.

De nombreusess fêtes montagnardes permettent de retrouver les gestes anciens. Sur ces images, les hommes s'occupent à fenater (s'occuper du foin).

Ce sont ces luges de bois qui servait à fenater et descendre les fromages des fermes d'alpage. Cela se faisait encore il y a quelques années à Champagny en Vanoise.

Lorsque la neige avait constitué un manteau épais et bien glissant, les montagnards remontaient aux granges d'altitude en traçant un large chemin dans la neige. Ils emballaient des ballots de foin d'une centaine de kilos qu'ils attachaient solidement sur la luge. Ils constituaient des trains de deux ou trois lugées qu'ils faisaient dévaler la pente en suivant le chemin qu'ils avaient tracé à l'aller. 

Maîtriser la vitesse et le tracé était difficile et les accidents, heureusement rares, étaient très graves.

Arrivées sur le terrain plat, le foin des lugées était chargé sur des chariots tirés par des chevaux.

Des panneaux informatifs fort bien faits jalonnent les sentiers découverte et nous rappellent que nos grands parents ont eu une vie bien différente de la notre. On y parle de la construction des maisons, de la fabrication du Beaufort, des forêts. Encore des occasions de vous faire partager ces traditions anciennes.

Passez une belle journée ici ou là et faites de belles balades

 

 

 

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N
Quel régal ton article!!!!! Que la montagne est belle, mais quel courage aussi à tous ces montagnards. Un grand merci pour tes photos et ton passage, ma belle. Superbe journée et gros bisous
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T
J'aime plus que tout me ressourcer en montagne. Cette année encore c'était magnifique même si la vie nous a fait écourter notre séjour. Mais c'est la vie... Bisous
E
Ah ces fêtes montagnardes qui nous font revivre des temps que nous n'avons pas connus qui n'étaient pas faciles mais où la solidarité était de mise
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