Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Première étape de notre séjour en Val d'Aoste, le Val Ferret.
Arrivant de Tarentaise, nous avons passé le Col du Petit Saint-Bernard et nous sommes entrés dans la haute Vallée d'Aoste par son extrémité occidentale, le Valdigne qui comprend trois vallées : le vallon de la Thuile par lequel nous sommes arrivés, le Val Ferret et le Val Vény.
La Vallée d'Aoste est une région de l'extrême Nord-Ouest de l'Italie qui bénéficie d'un statut particulier. Le français et l'italien sont les deux langues officielles et on y parle aussi le valdotain, une langue franco-provençale qui avec la langue d'oc et la langue d'oil faisait partie du domaine gallo-romain. C'est dire si nous avons des points communs avec le Val d'Aoste.
La principale ville de la vallée est Courmayeur mais malgré l'attrait de ses rues anciennes, nous ne nous y attarderons pas, préférant profiter d'une belle journée d'été pour approcher la haute montagne si proche.
La vallée d'Aoste est enclavée dans un environnement de haute montagne.
En ce moment Le Mont Cervin en Suisse fait battre son coeur pour l'espoir de se sortir de cette fichue crise provoquée par le coronavirus.
La rivière au nom chantant de Doire Baltée traverse la région d'Ouest en Est. Elle est alimentée par de très nombreux cours d'eau qui dévalent des sommets le long d'une dizaine de vallées qui convergent en arête de poisson. J'ai trouvé sur le Net cette carte qui, étrangement ressemble aux circonvolutions d'un cerveau, mais qui permet de se représenter la topologie très particulière du Val d'Aoste.
Pendant notre séjour, nous avons parcouru cinq vallées aux caractères très différents.
Arrivés face à l'entrée du tunnel du Mont-Blanc, nous nous engageons, à notre droite dans la vallée qui monte vers le Nord et la Suisse.
La vallée est dominée par une haute barrière montagneuse, le massif des Grandes Jorasses. L'ambiance haute montagne est totale.
La route se poursuit jusqu'au fond de la vallée. On peut ensuite rejoindre le Grand Col Ferret (2537m) et le Valais Suisse par un chemin facile.
La rivière attire les pêcheurs et les touristes en quête de fraîcheur.
Mais ce sont bien sûr les hauts sommets qui sont les plus attirants.
et l'attrait majeur du Val ferret est sa proximité avec le massif des Grandes Jorasses (4208m). Du hameau Planpincieux, on distingue la dent du Géant, ce rocher mythique de l'alpinisme. C'est d'ici que partent beaucoup de courses alpines.
Avec ses 1200m de dénivelé, le massif des Grandes Jorasses est avec le Cervin et l'Eiger classé parmi les courses les plus emblématiques des Alpes. Elles se font généralement sur la face française mais du côté italien c'est la dent du Géant qui attire les alpinistes. Elle est l'un des pics les plus fréquentés du massif du Mont-Blanc car son accès est facilité par un téléphérique qui arrive à proximité et il est équipé de pitons et de prises fixes.
En 1788 déjà, Horace Benedict de Saussure, un physicien suisse considéré comme fondateur de l'alpinisme faisait le projet de l'ascension (comme le montre ce dessin préliminaire) mais ce n'est qu'en 1870 que les premières tentatives infructueuses ont eu lieu. Le sommet fut donc alors classé comme inaccessible.
Il fallut attendre 1882 pour que des Valdotains imaginent de l'équiper de pitons et de prises pendant trois jours pour en réussir l'ascension. C'est le premier piton a être vaincu par des moyens "artificiels".
image wikipédia
Le massif des Grandes Jorasses est avec le Cervin et l'Eiger classé parmi les courses les plus emblématiques des Alpes. Il faut dire que ses 1200m de dénivelé attire tous les amateurs de challenges extrêmes.
Mais pour nous ce sont des glaciers accessibles, à toucher de la main, enfin avec de bonnes chaussures et quelques heures de marche quand même.
A le voir, on imagine bien qu'il fond à vue d'oeil.
Il cause, en fait, bien du tourment aux autorités locales.
A l'automne dernier, en septembre 2019, on a calculé qu'il perdait, chaque jour de canicule, entre 30 et 50cm et que des fissures se creusaient au point de craindre qu'une grande partie du glacier s'effondre entraînant avec lui une énorme poche d'eau. La presse mondiale s'en est émue trouvant en cette menace une preuve, s'il en fallait une de plus, au réchauffement climatique.
Le risque pourrait être double, celui de menacer de submersion la ville de Courmayeur et celui à terme de priver en eau toute la vallée qui a depuis des années, organisé son approvisionnement sur la fonte régulière de ce glacier. Qu'en sera-t-il l'été prochain si une nouvelle canicule s'installe sur les Alpes? Wait and see.
Deux vidéos d'Euro news expliquent bien le phénomène et ses risques.
Pour l'instant nous profitons comme les italienst venus nombreux chercher ici une fraîcheur bienvenue en cette période où le thermomètre dépasse 40° un peu partout dans la péninsule. Une quinzaine d'auberges permettent à la fois de se restaurer de plats typiquement valdotains, se divertir avec des jeux pour grands et petits ou de passer de longs moments de farniente dans les vastes prairies.
Et puis nous sommes repartis vers la découverte d'une nouvelle vallée.
Retour au tunnel et toujours tout droit! Même ambiance de haute montagne mais moins de touristes et plus de randonneurs et d'alpinistes.
Passez une bonne journée et confinés ou pas, prenez soin de vous.