Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Aujourd'hui, on sort des frontières et on part, cap au Sude, vers le soleil. On en a bien besoin en ce moment.
Pendant plusieurs années, nous avons séjourné quelques semaines en Vallespir, aux portes de l'Espagne.
Nous sommes souvent allés en promenade en Espagne, empruntant la route de Saint-Laurent de Cerdans, passant la frontière au col de Coustouges pour arriver dans le village de Maçanet de Cabrenys.
C'est un village de montagne d'Alt Empordà dans la province de Gérone. On y retrouve le caractère des villes espagnoles, écrasées de soleil en été mais qui s'animent bruyamment, joyeusement, avec la fraicheur de la soirée. Accroché à la Sierra des Salinas, le village vivait, les siècles passés, du liège, du fer et de l'agriculture. Sa principale activité est désormais le tourisme Il est limitrophe de la commune d'Amélie les Bains Palalda, la station thermale française mais séparé par la crête des Pyrénées.
Le drapeau qui flotte au vent revendique son appartenance à la Catalogne.
La senyera, le drapeau a quatre bandes rouge et or qui associe les couleurs de Barcelone et de l'Aragon s'inspire du drapeau de Cuba qui a obtenu son indépendance en1898 et a adopté son drapeau en 1902
A l'entrée de la ville, deux chèvres chevauchées par des angelots nous rappellent que le nom de Cabrenys signifie chèvres.
Ce village, de moyenne montagne, au pied des Pyrénées, bénéficie d'un climat agréable en été qui attire les résidents de Figueras ou de Gérone. Le tourisme s'y est développé et les restaurants, de tous genres, y sont très nombreux.
La cité médiévale est protégée par des hautes murailles qui dissimulent la porte de ville.
C'est dans l'épaisseur de la muraille qu'on a installé une prison.et caché la porte d'entrée dans la ville.
L'église San Marti, toute simple, est de style roman tardif.
La porte de l'église est chargée d'ornements de fer forgé qui rappellent le passé minier de toute la région. Ces décors en spirale sont largement employés des deux côtés de la frontière. On retrouve les mêmes en Vallespir.
On laisse nos pas nous conduire au hasard dans les ruelles étroites, entre les hauts murs de pierres. Des escaliers, des balcons végétalisés , des fontaines, des lanternes, à chaque coin de rue une jolie découverte.
Le village est renommé pour ses sources qui ont été longtemps exploitées par la société Vichy Catalan.
Nos pas nous ramènent sur la place de la Vila. Vous avez, peut-être remarqué une grande barre de fer plantée dans le sol, au centre de la place. C'est la barre de Roldan.
Ce poteau de fer haut de 5 mètres et surmonté d'un cercle de métal a été installé ici en 1834 mais la légende de Roldan est bien plus ancienne.
Rottlà (Roldan), est un héros qui aurait combattu contre les arabes. Il aurait lancé une barre de fer et se serait exclamé
"Là ou cette barre tombera, Maçanet de Cabrenys s'appellera".
La légende diverge sur l'endroit d'où a été lancé cette barre. Est-ce du pont de Céret ou du château de Cabrenys, à Serralongue? Dans l'un ou l'autre des cas, il aurait survolé la chaine montagneuse qui sépare l'Espagne et la France et ainsi parcouru une dizaine de kilomètres. C'est cela qui fait le charme des légendes, c'est qu'en réalité, on ne sait pas grand chose!
Sur la place, le bâtiment à la façade jaune et aux fenêtres arrondies abrite le Bar la Pau. C'est un lieu très animé mais c'est surtout un lieu historique important pour la ville. Il est installé au siège de la Sociedad, l'ancienne Société de secours mutuel de la ville fondée en 1865 : La Fraternidad.
La Société avait pour but d'offrir à ses membres une aide morale et matérielle définie par des statuts approuvés par le gouverneur de Gérone. En voici par exemple un, concernant l'aide à la sépulture.
"Chaque année, le 13 novembre, un service divin solennel sera célébré en l'honneur des saints patrons martyrs de la Société et en réparation pour les âmes des membres décédés. Lorsqu'un membre décède, un service divin solennel sera célébré pour le reste de ses acclamations et quatre tours seront allumés lors de la célébration du service, qui sera ensuite porté par quatre partenaires, nommés à tour de rôle, dans le cortège funéraire, pour accompagner le cadavre jusqu'à leur tombe. Quatre torches seront également portées des lumières pour accompagner le Bienheureux dans l'administration du Viatique aux membres. De même, la Société sera responsable de l'accompagnement du cadavre dans la tombe, paiera le cercueil et les frais de la cire."
J'aurai pu vous parler aussi des chemins de la Retirada qui passaient parle village. Ce sera pour un autre article.
Merci de votre lecture. Passez une très belle journée.