Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Rêvons un peu. Nous sommes en plein été et il fait chaud, très chaud. Nous venons de visiter La Maison Picassiette et nous décidons de rester encore un peu à Chartres pour nous promener dans la basse ville.
Nous rejoignons l'Eure qui coule au pied de la cité. La cathédrale est toute proche; on en voit les deux tours effilées juste au dessus des toits.
On traverse le pont, on franchit les remparts et on passe sous la porte Guillaume. Nous voici dans la basse ville active et animée.
Enfin, ça c'est ce que nous aurions fait il y a un siècle ou deux car maintenant il n'y a plus de remparts et la porte Guillaume n'est plus qu'un pan de mur délabré. Elle fût pourtant le symbole de Chartres.
Elle a été durant des siècles, l'entrée en ville des visiteurs venant de Paris. Construite au XIIème puis reconstruite au XVème siècle, elle n'a pas résisté aux bombardements allemands de 1944.
C'était une imposante porte crénelée protégée par une barbacane. Elle portait le nom du vidame (un titre de noblesse) de Chartres, Guillaume de Ferrières et, fait amusant (si on peut dire), elle fût rebaptisée Porte Guillaume Tell sous l'Ancien Régime.
Elle a été classée Monument Historique en 1852 mais elle est aujourd'hui très délabrée. Un projet de reconstruction décidé par la ville n'avance pas vite et les échafaudages disgracieux n'engagent pas vraiment à la balade. C'est dommage car ce quartier recèle plein de petits trésors.
Comme dans toutes les villes, les quartiers de la basse ville étaient le lieu d'une activité intense ou lavandières et tanneurs se partageaient les eaux de la rivière. Lavoirs, auvents et séchoirs des tanneurs sont encore nombreux à témoigner de ce passé.
Au fil des rues on rencontre des maisons qui ont gardé leurs colombages aux géométries variées et souvent une statue de leur saint protecteur. C'est un quartier agréable où les boutiques et les restaurants incitent à la flânerie.
Petits ponts, barrages et écluses jalonnent le cours de la rivière
Des restaurants se sont installés dans des anciens moulins et leur terrasses sont particulièrement attirantes.
Plus loin, la collégiale Saint-André. Désaffectée, elle est devenue un musée.
En ce mois d'août,, ses eaux calmes sont souvent dérangée par un clapotis insolite.
Si les tanneurs ne donnent plus de la voix dans ce quartier, ce sont maintenant les kayakistes qui s'interpellent joyeusement.
Des passerelles métalliques parfois un peu rouillées, jetées sur les bras de la rivière protègent les riverains des visiteurs trop curieux. L'endroit a un charme désuet très reposant.
Au fil de la balade on découvre une activité qui a fait, par le passé, la renommée de Chartres. De nombreux ateliers de verriers étaient installés dans ce quartier. Il n'en reste que quelques verrières abimées et des portes de bois closes envahies par le lierre mais l'une d'elle survit et perpétue ce savoir-faire très particulier.
La maison Lorin est le plus ancien atelier de maîtres verriers de Chartres. Fondée en 1863 par Nicolas Lorin puis transmise de père en fils, elle a été et est encore mondialement connue. Elle a notamment participé à l'exposition universelle de 1889 et rénové une grande partie des vitraux du 12ème et 13ème siècles de la cathédrale de Chartres.
L'atelier a connu depuis la mort de Charles Lorin des difficultés économiques qui ont conduit à sa liquidation judiciaire en 2017. Depuis, des salariés de l'entreprise ont relevé le flambeau et grâce à leur ténacité et au rachat des murs par la ville de Chartres, l'activité a pu reprendre.
Les ateliers n'ont pas changé.
Le savoir-faire et les archives ont été conservés.
Entre tradition et modernité l'atelier sait à la fois rénover des vitraux anciens et proposer des créations contemporaines.
On ne peut que souhaiter que leur investissement permette de pérenniser et protéger un savoir-faire français. Si vous voulez en savoir plus sur l'activité de maitre-verrier, un lien en bas de page vers l'association des verriers de Chartres et d'Eure et Loire nous permet d'entrer un peu dans ce monde si particulier du verre coloré.
Nous prolongerons notre promenade jusqu'au parc de l'Eure qui est un lieu de détente très apprécié des chartrains et ils sont nombreux ce jour là à pique-niquer sur les pelouses et à profiter, en famille, de balades en pédalos.
Comme nous aimerions être ces petits canards et barboter sans fin à l'ombre des marronniers. Il fait si chaud en ce mois d'août.
Merci de votre passage par ici.
Prenez soin de nous et continuons nos balades virtuelles, elles font paraitre notre confinement moins long.