Le village de Granier en Tarentaise, authentique et baroque (73)

Dans mon jardin, la pelouse est grillée et les fleurs rachitiques alors quand, en Tarentaise, les fleurs d'été éclatent de couleurs vives, cela fait du bien.

Nous sommes près de Moutiers sur l'adret, le versant ensoleillé de la Tarentaise.  Au centre de la photo, on devine au loin, le clocher de l'église de Granier. C'est là où je vous emmène pour découvrir un village authentique et un trésor baroque.

Granier est un village accroché depuis la nuit des temps au flanc sud de la vallée de la Tarentaise. Il fait désormais face aux constructions modernes des stations de sport d'hiver de La Plagne, de Montchavin-Les Coches et de Peisey-Nancroix. Contrairement à ces zones très urbanisées, Granier reste encore empreint des marques et des vestiges de sa vie d'antan. 

Ici, la vie était quasi exclusivement agricole. Les paysans pratiquaient une agriculture vivrière organisée pour nourrir la famille et le bétail pendant toute l'année. Ils cultivaient un peu de tout et parvenaient à vivre en autarcie. On retrouve encore les traces des cultures en terrasse et les champs d'arbres fruitiers, pommiers, cerisiers, pruniers sont nombreux.

Pour profiter pleinement des terres gagnées sur la forêt, les imposantes maisons se serraient les unes contre les autres, autour de l'église. A la fois maisons d'habitations, grenier et étable elles ont une architecture propre à la Tarentaise.

Du village la vue est dégagée. On devine, sur la gauche, les pistes de ski de la station des Arcs  et tout au fond, sur la gauche c'est la ligne de crêtes qui fait office frontière avec l'Italie vers Val d'Isère. 

L'Isère, plus tout à fait torrent mais pas encore rivière calme, coule tout au fond de la vallée

Au cœur du village, un curieux bâtiment, tout en hauteur, abritait le four à pain. La poulie qui permettait de hisser les sacs de farine jusqu'à l'étage est toujours présente. 

Non loin, la fruitière permettait de fabriquer et d'affiner les fromages tout au long de l'hiver.

C'est le beaufort qui est devenu le fromage roi de la région. Nous sommes ici en Beaufortain. Il en a même pris le nom.  L'été, et c'est le cas actuellement le beaufort est produit dans les alpages de Plan Pichu, un peu plus haut dans la montagne.  Si les troupeaux sont désormais exclusivement constitués de vaches tarines, par le passé, le bétail était plus varié : veaux, moutons et brebis, chèvres, cochons, mulets...

En surplomb de la vallée, l'église Saint Barthélémy, au clocher élancé, est entourée par le cimetière.

Elle a été modifiée au fil des années sur des fondations  qui datent de 1535. C'est en 1732 qu'un artisan  lui a donné ce clocher effilé. 

Les ouvertures sont peu nombreuses mais une serlienne (ensemble de trois fenêtres dont celle du milieu est plus grande) éclaire très efficacement la tribune.

Il faut prendre la peine de pousser la porte des églises de Tarentaise, des décors surprenants nous attendent.

La nef est claire et lumineuse. Les ornementations dorées sont ainsi mises en valeur.

Une poutre de gloire met en scène le Christ entre la Vierge d'un côté et Saint jean de l'autre. 

L'église a été classée aux Monuments historiques en 1992. 

Saint Barthelemy et Saint Grat représentés de chaque côté du retable protégeaient, l'un les troupeaux, l'autre les semailles.

De l'or à foison et une multitude de têtes d'angelots caractérisent les églises de Tarentaise.

Saint Antoine, protecteur des ânes, des mulets et des cochons veille!

Nous continuons notre balade sur les chemins du baroque à la découverte de nouvelles églises et d'une multitude de petites chapelles.

A très bientôt pour de nouvelles découvertes en Tarentaise.

Passez une belle jounrée et prenez soin de vous.